L’arête intégrale du Brouillard au Mont-Blanc

Le mois de juillet a été incroyable… Beau fixe, pas d’orages, températures (trop?) clémentes. Un été à envisager des courses au long cours. Ca tombe bien, Maxime a le projet de gravir le Mont-Blanc par le côté italien. Il n’y de ce côté que des courses de grandes envergures, aux difficultés soutenues et demandant une combinaison de facteurs pas toujours faciles à réunir.

Qu’à cela ne tienne, Maxime pète le forme, la Mittellegi nous l’a confirmé quelques jours plus tôt, tout est sec comme il faut et l’isotherme est bon. Seule une inconnue: le créneau météo semble un peu court, trois jours de beau temps alors qu’il nous en faudrait quatre. Pas grave, on essayera de ne pas traîner.

Notre projet est de gravir l’arête du Brouillard dans sa version intégrale, c’est à dire prendre pied sur l’arête à sa naissance, dans la vallée du Val Veny, à 1700m d’altitude. Fameux programme de 3100m de dénivelée étalé sur 7km d’arête! Gloups.

Premier jour, départ à 5h de la voiture, on se perd à l’approche, on monte trop haut sur le glacier de Miage. Zut, 200m de trop et 45min de perdu. Allez, c’est pas grave, le guide est mauvais mais il fait beau et on est en forme. On remonte les raides pentes d’herbe (crampons à portée de main) pour prendre pied sur l’arête proprement dite. C’est parti pour une longue chevauchée de bitards, gendarmes, pointes, collus,… 2800m de dénivelée plus tard, nous sommes entre la pointe Baretti et le Mont Brouillard. Il est 19h, il est temps de poser le bivouac. Ouf, on est crevé mais heureux, le coucher de soleil est juste incroyable.

Deuxième jour, réveil 4h, départ 5h, on arrive rapidement au col Emile Rey, jonction avec la partie plus classique de l’arête. Deux-trois longueurs de 4sup/8a plus tard, nous gravissons la pointe Louis Amédée. Il fait beau et chaud, le moral est là et le Mont-Blanc semble se rapprocher, quoique!

L’arête devient parfois neigeuse et très effilée, le rythme ralentit, on se concentre juste sur le prochain mouvement. A force d’avancer, on finit bien par arriver quelque part. Pour aujourd’hui, ce sera le sommet du Mont-Blanc. Il est 16h, nous sommes tout seuls là haut. L’euphorie nous gagne!

Il est temps de descendre, la météo est menaçante, les orages sont prévus en début de soirée. Nous passons par les 3 monts, le Goûter est fermé et le couloir éponyme ne donne pas envie. C’est long mais on avance… Pas envie de mourir foudroyé (les espagnols, tchèques et autres que nous dépassons n’ont pas ces considérations apparement).

Nous fermons la porte du refuge des Cosmiques, les gouttes se mettent à tomber, l’orage claque sur le Tacul.

Le lendemain, nous mesurons la chance que nous avons eu d’avoir eu ce moment magique sur les flancs du Mont-Blanc: l’arête des Cosmiques est blindée, on se fond dans la masse et on fait des projets pour plus tard.

Merci Max, un rêve de guide de plus en moins. Vivement nos prochaines aventures.

Max sur le début de l'arête...

Max sur le début de l’arête…

bivouac de rêve (sauf pour la pierre qui m'a labouré le dos)

bivouac de rêve (sauf pour la pierre qui m’a labouré le dos)

Max, heureux d'être couché!

Max, heureux d’être couché!

Peu avant d'arriver sur le Mont Blanc de Courmayeur.

Peu avant d’arriver sur le Mont Blanc de Courmayeur.

Mont Blanc de Courmayeur... Un peu de fatigue

Mont Blanc de Courmayeur… Un peu de fatigue

Plus que quelques mètres avant 4810m

Plus que quelques mètres avant 4810m

le parcours...

le parcours…

 

One Comment

  1. Ca c’est du beau !!!!! Bravo les gars !!

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